Lorsque la pandémie de Covid 19 a débuté à Wuhan en Chine, Fang Fang à décidé de retranscrire toute l’actualité au péril même de sa liberté.

Cette écrivaine de 77 ans a rédigé une chronique lors de l’irruption de la pandémie qui a été lue par des millions de chinois avant même d’être publiée à l’occidental.
A travers celle-ci elle nous explique les débuts terrifants d’une population chinoise face a une menace biologique grandissante, une notoriété qui vaudra à la femme une censure de la part du gouvernement Chinois.

Fang est le nom d’écrivaine de Wang Fang, cette femme qui a toujours vécu en milieu urban eu un déclic lorsque qu’un éditeur Chinois lui a demandé de produire un podcast explicatif de la période de confinement. « Cela m’a donné l’impulsion nécessaire pour commencer à enregistrer des choses, j’ai commencé à publier un enregistrement de ce qui se passait. »
Cet élan d’inspiration fut une lumière pour Fang qui se trouvait dans une terre obscurcie par une pandémie qui divisait les médias déjà influencés par la perception communiste du pays.
Ainsi, ses articles étaient comme un aperçu aux premières loges de ce qu’il se passait pour l’occident. Ses postes en ligne attirent des dizaines de millions d’internautes, “Mes écrits apportent énormément de réconfort pour les lecteurs.”
A travers eux, des scénarios à couper le souffle étaient retranscrits. La désolation et la perte dans une ville qui comportait autrefois plus de 11 millions d’habitants et désormais coupée du monde. Des clichés pris de son téléphone démontrant un enfant courant après sa mère récupéré par les secours, un enfant de six ans enfermé chez lui avec son grand-père décédé, trop apeuré pour sortir.

Un tel engagement a cependant fait d’elle la cible de groupuscules gauchistes. “Des dizaines de sites Web « ultra-gauchistes », dont la plupart sont des apologistes de la Révolution culturelle, ont soudainement commencé à déclencher toutes sortes d’attaques contre moi », a déclaré Fang. « Il y avait des individus qui appelaient ouvertement des gens à venir à Wuhan pour me tuer. Tout cela m’a obligé à devenir extrêmement prudent chaque fois que je quittais mon appartement.
« Je ne suis pas autorisée à participer à des activités sociales, je ne suis pas autorisée à publier des essais, à faire publier mes nouveaux travaux ou à réimprimer mes anciens écrits« , a-t-elle déclaré dans une interview. « Pour un écrivain professionnel comme moi, c’est la plus grande punition qu’ils puissent infliger. »
Et ces attaques ont empiré lorsque Michael Berry, directeur du Centre d’études chinoises de l’Université de Californie à Los Angeles, a rendu ses messages en ligne en anglais sous le titre Wuhan Diary: Dispatches from a Quarantined City, les attaques sont devenues « encore plus débridées et folles », a-t-elle déclaré. « Ils ont affirmé que le livre était une tentative de » tendre une perche »aux forces anti-chinoises en Occident, ils m’ont accusé d’être une “traitre de la patrie”
Berry lui-même qualifié ces attaques de “vague de désinformation la plus agressive que la Chine aie porté depuis la révolution culturelle”.
“Elle est un symbole de dignité et de respect pour moi. Elle a résisté au torrent de haine et de menaces de mort qui l’envahit chaque jour. Le fait qu’elle soit restée si inébranlable a fait d’elle une véritable héroïne pour moi.”

Annatia libraire dans le 14ème, à elle-même lu le livre et à observé l’engouement que suscite celui-ci :

En période post covid, beaucoup se sont mis à lire et souvent les livres de société sont ceux qui plaisent les plus aux nouveaux lecteurs qui cherchent des réponses pour comprendre la construction de notre société et ce surtout en période de crise.
“Ça m’a tout de suite attiré parce que d’une part elle évoquait cet aspect social en Chine donc qui était tout à fait en accord avec mon attrait particulier pour la sociologie et les comportements humains et d’une autre, c’était quelque chose d’actuel. Une femme qui s’exposait au risque en dénonçant une face cachée du pays dans sa politique zéro covid. Les médias avaient tendance à prendre la Chine comme exemple pour évoquer une politique stricte, mais qui fonctionne. Mais derrière cela, nous les occidentaux, on ne savait pas ce qu’il se cachait.

Les mesures de Covid ont peut-être été levées, mais pas les restrictions imposées à Fang, qui continue de souffrir pour son journal. Elle se sent « quelque peu déprimée », incapable d’écrire et incertaine de la durée des abus sanctionnés par l’État. Elle ne comprend pas comment elle en est venue à mériter un tel traitement. « Toutes ces répercussions, auxquelles je suis confrontée, sont simplement dues au fait que j’ai enregistré mes expériences pendant le confinement à Wuhan et publié un livre intitulé Wuhan Diary. Je n’ai pas enfreint une seule loi ni enfreint une seule règle. Le tout est extrêmement perturbant et totalement inimaginable.

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