De nombreuses associations ont ouvertes leurs portes pour aider les jeunes en situation précaire à se nourrir - DR Wikimedia Commons

20%. C’est le taux des jeunes français de 18 à 29 ans qui étaient déscolarisés en 2021. Un pourcentage important, mais qui ne fait, pourtant, pas beaucoup parler. Au 19 décembre 2022, de nombreuses réformes ont été prises par le gouvernement, mais sont-elles vraiment efficaces ?

Le 2 novembre 2021, Emmanuel Macron et Jean Castex annonçaient le plan “contrat engagement jeune”. Ce dernier alloue jusqu’à 500 euros par mois aux jeunes éloignés de l’emploi, sous réserve de certaines conditions, comme une certaine période d’activité professionnelle. Au moment de cette annonce, nous avions interviewé Raphaël, alors en plein changement d’études, et permissible à cette aide. Il nous expliquait qu’avec l’aide de ses parents, il arrivait à s’en sortir. Mais selon lui, cette aide de 500 euros n’était pas suffisante, “Se dire que même si ma situation empire, je pourrais toucher un peu d’argent, que ce soit 500 euros ou moins, c’est très rassurant. Après il faut aussi être réaliste, et se dire qu’avec ce revenu, on ne peut pas vivre convenablement, c’est impossible”. 

Plus d’un an après, nous l’avons retrouvé, et lui avons demandé si cette aide, mise en place le 1er mars dernier, lui avait été vraiment bénéfique. “Avec 500€ par mois, j’arrivais à me nourrir. Mais si mes parents ne payaient pas le loyer, je n’aurais jamais pu m’en sortir”, explique-t’il. “Moi je vis à Troyes, donc la vie n’est pas très chère. Mais quand je pense à mes potes qui sont restés sur Paris, et à la flambée des prix, j’ai de la compassion pour eux” conclut-il. Avec une inflation qui atteint, en cette fin d’année, les presque 7%, il est difficile de se dire que 500€ d’aide est suffisant. Si on reprend les chiffres du site du Sénat, le revenu moyen des jeunes de 18 à 24 ans s’élève à 17 608€, avant imposition. Quand on sait que le salaire médian des français est de 22 040€ annuel, les jeunes semblent être laissés de côté.

Mais avec le déploiement, et l’expansion du plan “1 jeune, 1 solution”, le gouvernement semble vouloir aider sa jeunesse, et ne plus la laisser dans l’embarras. 

Une entraide de plus en plus prononcée

Dans ce contexte d’aide et d’entraide, de nombreuses personnes se sont réunies pour fonder des associations, dont l’objectif est de venir en aide à ces jeunes laissés dans l’embarras. Parmi eux, il y a Albane , 19 ans, et étudiante à l’université de Nanterre. Là-bas, il a rejoint l’association Cop’1. Dans cette dernière, elle, et près de 600 bénévoles, font des collectes et des distributions de vivres, ainsi que des produits de premières nécessités. Elle s’y est inscrite dans le but “d’aider ceux qui n’ont pas la même chance que moi”. Elle ajoute que, “quand je suis rentrée dans cette association, je pensais me retrouver en face d’une quinzaine, voir d’une vingtaine de personnes par distribution (…), au final, c’est presque 200 personnes qui viennent à chaque fois”. “Là-bas, on croise tous types de personnes. Des très jeunes âgés de 16 ans, jusqu’à des étudiants qui ont près de 28 ans (…) mais ceux qu’on croise le plus, ça reste les jeunes qui sont sans emplois, et sans études (…) quand on parle avec eux, on comprend qu’ils sont souvent laissés seuls, et pas souvent aidés par leurs parents”, conclut-elle. 

Ce principe de distribution de produits de premières nécessités ne date pas d’hier. La Croix-Rouge française, fondée en 1864, a été la première à aider ces étudiants en difficultés. Mais depuis une dizaine d’années, ce type d’association s’est multiplié, en réponse aux besoins de ces jeunes. 

Le nombre de jeunes sans emplois, ni études, a lui aussi grandement augmenté. C’est simple, en 2008, le nombre de français âgés de de 15 à 29 ans en NEET (personne sans emploi, sans études et sans formation) était à 12,5%. En 2020, ce pourcentage avait augmenté de 1%, atteignant ainsi les 13,5%, selon l’INSEE. 

Mais le gouvernement semble vouloir mettre en avant sa jeunesse. Pour 2023, les politiques français souhaitent élargir encore plus le plan “1 jeune, 1 solution », pour permettre à tous les 15-30 ans de s’insérer dans la vie professionnelle. Une idée plus que viable, quand on sait que ce dispositif a permis l’entrée de près de 1,8 millions de jeunes sur le marché du travail. Ce chiffre représente d’ailleurs une hausse de 41% en un an, soit la date de lancement de ce plan d’accompagnement. 

Dans cette situation de crise économique et d’inflation des prix, les jeunes français semblent être un peu laissés de côté. Mais au vu des aides mises en place par le gouvernement, et de l’ambition affichée par le plan de finances 2023 pour la jeunesse française, tout laisse à penser que la précarité chez les jeunes devrait diminuer dans les prochaines années. 

Artur Bucaille

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