Économie

Inflation : Quand les SDF doivent encore plus s’adapter

L’inflation de 6% plonge encore un peu plus les SDF dans la précarité. Cependant, l’augmentation des prix alimentaires n’est pas ce qui impact le plus certains sans-abri. 

« On s’adapte, mais c’est vrai qu’en ce moment c’est de plus en plus compliqué ». Avec plus de cinq ans de rue derrière lui, Maïeul témoigne des nouvelles difficultés causé par l’inflation. La France vit une importante hausse des prix, notamment de 10% en moyenne sur les produits alimentaires. Néanmoins, trouver de quoi se nourrir n’est pas la principale difficulté pour ce sans-abri, qui a établi son campement entre gare de l’est et gare du nord :« J’arrive surtout à manger grâce à des astuces. Je connais des restaurants, boulangeries ou bars qui me donne des invendus. C’est surtout grâce à leurs dons que j’arrive à manger sans trop de problème. Sans eux, j’aurais beaucoup de mal. » Cet ultra-précaire poursuit :  « Les associations et les maraudes sont aussi d’une aide essentielle. Ça permet d’être à peu près sûr d’avoir le minimum, notamment sur les produits qui ne sont pas alimentaires. En plus du matériel, ça fait plaisir de pouvoir parler à des gens ». 

« Depuis que l’inflation explose, les gens donnent beaucoup moins. Le problème est qu’on ne vit presque uniquement du bon coeur des gens. Sauf que depuis la crise causé par l’inflation, je finis les journées avec moins de sous qu’avant ». Aurélien , qui ne touche aucune aide de l’Etat, est aussi à la rue depuis plusieurs années. Tentant de se réchauffer dans les couloirs du métro, ce jeune homme en grande nécessité vit les mêmes difficultés de Maïeul. Les deux sans-abris avoue que depuis plusieurs mois, l’appauvrissement général de la population rend les dons plus rare. Maiuel développe : « Je ne vis uniquement de la manche. Mais depuis la fin de l’été, je finis la journée avec moins de sous. Ça devient compliqué de s’acheter des produits d’hygiène, qui augmente toujours plus. Encore une fois, heuresement que les associations sont là». Ce nécessiteux avoue devoir faire l’impasse sur plusieurs besoins. Le trentenaire dit prendre moins de douche, au vu du prix pour se laver, notamment dans les gares parisiennes quand il ne peut pas bénéficier des solutions gratuites. « Heureusement qu’il y a les maraudes, sans les associations je ne penses pas que je pourrais réussir a avoir le minimum. »

Une crise toujours plus critique

À l’approche de l’hiver, le nombre de sans abris ne cesse d’augmenter. En à peine 10 ans, ils ont doublée en 2022, étant 300 000 a être sans domicile fixe selon la fondation Abbé Pierre. En 2016, ils étaient 27 000 selon le recensement de la population global. La fondation a cependant rappelé que le nombre de SDF est très compliqué à définir. Notamment car les étrangers et migrants sont sur-représenter dans ses statistiques. Ils seraient plus de la moitié à être des hommes nés à l’étranger. La part des familles et des femmes sont aussi en augmentation. En réaction, le délégué général de la fondation Christophe Robert, à réagi dans une interview donnée au Journal Du Dimanche : « Ce chiffre de 300 000 doit provoquer un électro-choc. On ne peut continuer dans un pays riche comme ça. »

La crise des sans-domicile-fixe est donc un cercle vicieux. Les français tombent toujours plus facilement dans la pauvreté, et on moins de chance de pouvoir s’en sortir. « Les temps sont dures pour les SDF en ce moment, on voit toujours plus de monde lors des maraudes fixe. » Ourdia Oubechou-Farge est présidente de l’association entraides citoyenne. Elle vient en aide aux sans-abris et plus généralement aux démunies à Paris. L’association vit notamment grâce aux dons des particuliers et de structures comme des commerces. A force d’être aux plus proche de ces précaires, la présidente tient à noter leurs états d’esprit : « les sans domiciles fixes ont conscience que c’est dur pour tout le monde. J’ai déjà vu un sans abri refuser qu’on lui donne une paire de chaussure, et proposé de la donner à quelqu’un qui en avait plus besoin. » Elle poursuit en rappelant que la situation est d’autant plus compliquée pour certains, au vue de la « chasse aux immigrés ». « Leurs tentes se font détruire, et personnes ne veut d’eux. C’est une situation invivable. » 

Les sans-abris réussissent à subvenir aux nouvelles difficultés causées par l’inflation, principalement grâce à de la débrouille. Notamment grâce l’aide des associations, et en récupérant les invendus de certains commerces, comme dans des bars ou boulangerie. Une crise qui n’est pas prête de s’arrêter, et qui impose encore plus de restreinte, à ceux qui sont déjà plongé dans le besoin.  

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