Le gouvernement a annoncé qu’il repoussait la fin du ticket de caisse obligatoire au 1er avril 2023, et non ce n’est pas une blague. Alors qu’il était prévu pour le 1er janvier, le décret d’application décale de 3 mois la mise en vigueur de la loi Agec. Une décision qui peut paraitre sans importance mais qui inquiète les Français.

A partir du 1er avril 2023, vous ne recevrez plus automatiquement votre ticket de caisse. Et si pour beaucoup nous avons pris l’habitude de ne plus consulter ou demander le fameux bout de papier, sa suppression pose de nombreux questionnement. Dans quelles circonstances le ticket sera-t-il donc délivré ? Quelles sont les alternatives trouvées à celui-ci ?
Pour ce qui est de la question de la suppression totale du ticket, rassurez-vous il ne disparait pas complètement. Il restera obligatoire pour les achats d’objets durables qui nécessitent une garantie légale (comme l’électroménager, l’électronique…), les factures, les opérations bancaires annulées… de quoi garder une trace de vos achats. C’est une question que se pose Coline, 19 ans « Sans ticket de caisse on ne peut pas se faire rembourser en cas de défaut ou pour un problème de fonctionnement sur un produit, par exemple sur les meubles chez IKEA, la garantie est sur le ticket ». Alors forcément, des exceptions sont faites, c’est ce que nous confie Francois, responsable d’un magasin de mobilier de salle de bain « Notre magasin fait justement partie des exceptions, on continuera de donner des tickets pour la garantie, mais si la loi évolue, on suivra ». Pour le moment la question ne se pose pas, car pour faire jouer une garantie, il faut une preuve écrite.
Des avis mitigés ?
Ce qui revient le plus, c’est que le ticket sera donné pour des achats de plus de 30€. Ce sur quoi la plupart des Français s’accorde, particulièrement les jeunes. Coline par exemple nous explique qu’elle ne demande presque jamais ses tickets arrivée à la caisse « on nous propose de plus en plus de ne plus avoir de ticket. On a les applications bancaires maintenant pour voir nos dépenses ».
Le site du gouvernement confirme cette tendance, d’après le sondage d’Opinea, 53% des français sont désormais pour la suppression des tickets, du moins de ceux les moins utiles. Pour Fabienne, 55 ans, les tickets pour des petits montants ou des montants connus ne devraient plus être imprimés, comme par exemple ceux des boulangeries, dans les restaurants ou au cinéma. Ce que nous confirme Cassie, vendeuse en boulangerie à Paris « Parfois on me le demande. C’est normal, certains font encore leurs comptes à l’ancienne ou autre, mais en temps que boulangère il est rare de faire de grosses transactions, on a pas besoin d’un ticket pour une baguette à 1€ ».
Pour autant, une partie de la population, peut se sentir exclu et continuera de réclamer son « graal », les personnes âgées, qui ne sont pas forcément familière des nouveaux moyens. En caisse, on propose de plus en plus de le recevoir par e-mail, Josiane, octagénaire se dit pour l’arrêt des tickets, mais s’interroge sur sa transformation informatique « Je reçois mes factures par mails, mais si j’ai besoin de faire un échange ou de me faire rembourser je dois imprimer sur papier ? On peut faire des efforts mais ça aussi c’est du gaspillage. »
Cette loi n’est donc pas facilitante pour beaucoup. La décision du gouvernement permet de laisser du temps aux commerces pour trouver des solutions adéquates pour remplacer le bout de papier.
« Si je fais un plein de courses, je vais continuer à réclamer mon ticket »
Nous ne disons donc pas définitivement adieu a nos bons vieux tickets de caisse, du moins pour le moment. Il reste disponibles à la demande du client, car il reste un gage de confiance et permet a beaucoup de vérifier le coût de leurs achats. Car à la caisse, entre les coupons de réduction, les réductions faites en caisse, et les points de fidélités il est facile de se faire avoir et de devoir réclamer quelques euros oubliés. Fabienne, elle, ne changera pas ses habitudes « Si je fais un plein de courses, je vais continuer de réclamer mon ticket ». De plus, beaucoup dénoncent les risques de fraudes de l’autre côté du comptoir, car sur certains terminaux de paiement le prix ne s’affiche pas, sans ticket, on ne sait pas forcément ce que l’on paye, jusqu’à ce que l’on aperçoive ce qui nous a été débité…
Une solution pour sauver la planète… et notre santé
Sous son air inoffensif, le ticket pose de nombreux problèmes. Chaque année, 30 milliards de tickets sont imprimés en France, ce qui représente pour se faire une idée près de 2,5 tonnes et environ 800 km de papier. C’est pour des raisons d’anti-gaspillage et dans le cadre des lois Agec (Anti gaspillage pour une économie circulaire » et « Climat et Résilience » que le ticket se voit supprimer. Il est aussi plein d’un perturbateur endocrinien, le bisphénol B, qui peut causer des maladies cardiovasculaire, un diabète de type 2, de l’infertilité et la liste reste encore longue. Alors forcément on se demande si il est vraiment si utile. Bon pour ce qui est de la planète, elle ira mieux… mais pas tout de suite.
Perrine VÉRITÉ.