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Quatennens, Bouhafs, Coquerel… La gestion à deux vitesses des affaires de violences sexuelles chez LFI

Ces derniers mois, La France Insoumise a dû faire face à plusieurs cas d’hommes accusés de violences sexistes et sexuelles. Mais en réaction les sanctions sont bien différentes selon les cas. Entre exclusion définitive dans l’affaire Bouhafs et inaction totale dans l’affaire Coquerel, retour sur les affaires qui bousculent la gauche.

Des millitantes du groupe Nous Toutes présente hier durant l’audience d’Adrien Quatennens au Tribunal de Lille (AFP)

Ce mardi 13 décembre, le tribunal de Lille a condamné Adrien Quatennens à 4 mois de prison avec sursis et 2000€ de dommages et intérêts pour des faits de violences conjugales qui l’oppose à son ex-épouse. En réaction, la France Insoumise l’exclut 4 mois du groupe. Une sanction qui fait débat entre les militants. Ceux-ci estiment un “favoritisme” et une “inaction” envers le député condamné. Le groupe estime cette durée de 4 mois “considérant qu’Adrien Quatennens est d’ores et déjà mis en retrait de son activité parlementaire depuis 3 mois” dans leur communiqué. Pour ce qui est du député, celui-ci estime dans une interview accordé à La Voix du Nord être victime d’un “lynchage médiatique. Il exclut également toute possibilité de démission de son mandat.

La France Insoumise ne s’est toujours pas mise d’accord sur le protocole à suivre face aux hommes accusés de violences sexistes et sexuelles. Ce qui amène à des mesures bien différentes en fonction des affaires. Dans d’autres affaires, la section s’est trouvée beaucoup plus forte. Notamment sur l’affaire Taha Bouhafs.

Pour Taha Bouhafs, exclusion immédiate

Le 9 mai, le journaliste, candidat pour les élections législatives, annonce le retrait de sa candidature dans la 14e circonscription du Rhône. Via un communiqué publié sur son Twitter, Taha Bouhafs avait justifié ce retrait par la campagne d’attaques incessante à son encontre. Suite à cette annonce, le jeune homme avait reçu une vague de soutien de certains cadres du parti, dont Jean-Luc Mélenchon. Deux jours plus tard, BFMTV et Mediapart avaient révélé que son retrait faisait en réalité suite à un signalement d’une ex-petite amie au Comité de Suivi des Violences Sexistes et Sexuelles (CVSS) du parti. La nature exacte des faits n’a jamais été révélée. Clémentine Autain, la destinataire du témoignage, avait simplement précisé que ces faits pouvaient être qualifié de “viol et d’agression sexuelle”.

Dans une lettre publiée le 5 juillet, Taha Bouhafs avait expliqué qu’il n’avait toujours pas été confronté aux accusations. Le parti a justifié cette situation dans un communiqué, expliquant «la volonté d’anonymat des plaignantes». Le parti précisait néanmoins que «dans le respect du contradictoire, Taha Bouhafs pourra être entendu».

Pour Eric Coquerel, aucune mesure

L’affaire Coquerel avait commencé le 30 juin dernier sur RTL. L’essayiste Rokhaya Diallo avait évoqué plusieurs sources au sein de LFI se plaignant du comportement du député de Seine Saint Denis. «Pour un parti comme LFI qui a dans ses statuts, ses positions politiques, l’idée que les femmes doivent être protégées, je suis très étonnée de ce choix, sachant ce que j’ai entendu», avait-elle exprimé à l’antenne. En réaction le CVSS rétorque dans un communiqué n’avoir reçu aucun signalement au sujet d’Eric Coquerel, “pour quelque fait que ce soit”. Suite à ce communiqué, l’une des femmes qui avait témoigné anonymement dans un article de Causette datant de 2018 sur le sexisme chez LFI prend la parole publiquement. Sophie Tissier saisit le comité et transmet son témoignage attestant de “comportements inacceptables ». Dans ce témoignage, Sophie Tissier évoque des “mains baladeuses” : “il n’a pas hésité à m’agripper par la taille”. Elle porta finalement plainte le 4 juillet pour harcèlement sexuel. Une enquête est en cours.

Pour le député à la tête de la commission des finances, aucune mesure ne sera prise par le parti. Le député continue d’exercer son mandat et dément toutes accusations. Le 19 juillet, il avait affirmé qu’il ne se sentait « pas fragilisé » dans son poste.

Affaire Thomas Portes : signalement reçu

Un dernier nom s’ajoute dans la liste des ces affaires. Dans un article de Mediapart datant du 19 septembre, il est évoqué que le CVSS de LFI avait bien reçu un signalement le 4 juillet dernier concernant le député Nupes. Dans les détails, l’ancien militant du parti communiste, maintenant député de Seine Saint Denis, aurait envoyé plusieurs messages considérés comme « inappropriés ». Thomas Portes n’a pas réagi suite à ces révélations et aucune mesure n’a été prise par le parti.

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