Société

Paris : la course au crack 

Le crack, drogue de synthèse très addictive, est fortement présent dans nord-est de Paris. Consommateurs et dealers, considérés comme des fauteurs de trouble par les riverains qui les côtoient au quotidien, réclament le démantèlement de leurs camps de consommation. Malgré la mobilisation et les interventions des forces de police, ce problème demeure toujours présent.

« On a arrêté 246 vendeurs depuis le début de l’année, 51 depuis qu’on a démantelé le camp de Forceval», a expliqué Laurent Nuñez, préfet de Police de Paris lors d’une déclaration sur la chaîne CNews. «On mobilise aussi les forces de sécurité pour disperser les consommateurs qui sont présents sur la voie publique pour éviter la reconstitution d’une scène de consommation à ciel ouvert», a-t-il ajouté, en référence au démantèlement du campement des consommateurs de crack du square Forceval le 5 octobre dernier.

En effet, ce square du XIXème arrondissement de la capitale avait été investi par la police suite à la demande du ministre de l’Intérieur. Le nouveau préfet de justice, Laurent Nunez, avait ordonné le démantèlement définitif du campement du crack du square Forceval, situé dans le nord-est de Paris.

«1 000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs », avait tweeté Gérald Darmanin. 

Cet endroit rassemblait une centaine de consommateurs de crack, ayant investi l’endroit depuis un an. Leur arrivée avait fortement perturbé la sécurité publique des rues et des quartiers alentours, en entraînant une hausse d’agressions, de vols et d’autres nuisances.

Des manifestations et des recours de justice ont donc été effectué par les riverains, exigeant l’évacuation du campement.

Le préfet de justice avant promis la fermeture du site depuis le 25 septembre. 

De plus, ce campement n’était que le déplacement d’un ancien groupe de consommateurs précédemment déplacés par les forces de l’ordre. Cela avait déjà engendré le défilé de cinq cents manifestants dans les rues de Pantin et d’Aubervilliers pour dénoncer un « laisser-faire » des autorités.

Après ce type de démantèlement, quel avenir pour les consommateurs ?

« On n’a pas d’annonce concernant des dispositifs supplémentaires pour gérer la situation dans l’après évacuation », a regretté mercredi 5 octobre sur franceinfo Marie Debrus, référante à Médecins du Monde pour la réduction des risques liés aux usages de drogues.

La place Beauvau a expliqué que « les personnes recherchées ont été interpellées, tout comme les étrangers en situation irrégulière qui sont désormais placés en CRA [Centre de rétention administrative] en vue de leur expulsion« . « Les autres occupants ont été conduits vers des dispositifs d’hébergement avec accompagnement médico-social ou dans des unités de soins » d’après France Info.

Une partie des personnes évacuées ont donc été orientées vers des opérateurs et vont pouvoir être hébergées, tandis que d’autres seront mis en centre de rétention administrative. 

Le problème, c’est qu’à cet endroit, il n’y avait qu’une partie des personnes, donc certains vont continuer de consommer dans la rue, dans des halls d’immeuble, dans le métro, les parking. Ce cas est loin d’être isolé, car c’est quasi systématiquement que les consommateurs replongent dans leur addiction, faute d’accompagnement personnalisé sur le long terme. « Il faut faire des espaces de repos, de consommation sécurisés, des lieux d’hébergement adaptés. »

Marie Debrus pointe un blocage politique habituel. « Le ministre de la Santé est absent des débats, on ne l’entend pas. Toutes les annonces faites sur ce camp le sont par le préfet ou monsieur Darmanin« . L’association Médecins du monde attend des prises de parole de François Braun, qui ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet.

Une conclusion malheureuse est plus que visible lorsque l’on observe le 18e arrondissement, des rues comme celle entre la Chapelle et la porte de Clignancourt ou bien le boulevard Ney, dealers et toxicomanes restent toujours présents dans la capitale.

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