
Après sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis, le député La France Insoumise a dénoncé le “lynchage médiatique” qu’il subit, jusqu’à en devenir une victime.
Si les tweets de Jean-Luc Mélenchon avaient déchaîné les réactions sur les réseaux sociaux, les nouvelles déclarations d’Adrien Quatennens posent beaucoup de nouvelles questions. Pour rappel, sa femme avait porté plainte pour violences physiques et psychologiques et il s’était alors mis en retrait de la vie politique. Pourtant, beaucoup d’éléments se sont passés dans la sphère privée du député. Il les a révélé mardi 13 décembre à l’issu de sa sentence qu’il trouve « malhonnête ».
“La vérité c’est que, pendant l’enquête, il m’a été proposé de porter plainte contre mon épouse. » C’est un des premiers arguments lancés par Adrien Quatennens dans son entretien avec La Voix du Nord.(lien hypertexte) Pour lui, lors de l’examen des faits, de nombreux éléments n’ont pas été pris en compte, notamment le chantage qu’il a vécu. Si l’affaire se déroule dans le cadre douloureux de leur divorce, l’Insoumis explique que son épouse s’est acharnée contre lui, jusqu’à lui faire signer des papiers indiquant qu’elle serait sous sa contrainte : “Elle m’a ouvertement menacé de détruire mon engagement politique. Elle m’a même fait signer un papier l’affirmant sous la contrainte. Aujourd’hui encore, dans le cadre de notre divorce et des conditions de la garde de notre fille, je subis son chantage à la plainte ou aux médias”.
L’élu avait montré son regret quant à la gifle qu’il avait portée à Céline Quatennens, et Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI l’avait soutenu sur les réseaux sociaux. “Je lui apporte tout mon courage”. Ce message de soutien avait secoué l’Assemblée car beaucoup trouvait cet acte de violence inexcusable. Il s’était alors mis en retrait de la vie politique de lui-même en attendant son jugement. Jean-Luc Mélenchon a alors été le seul à maintenir son soutien.
Un retour discuté
La sentence prononcée à Adrien Quatennens est d’autant plus discutée par le groupe Insoumis à cause du statut qu’avait le député. Il avait été désigné comme celui qui reprendrait le flambeau du parti, mais cela semble compromis. Avec ses quatre mois de prison avec sursis et son amende de 2 000 euros de dommages et intérêts, s’ajoute son retrait de la vie politique. De nombreux députés de la NUPES ont exprimé leur regret de ne pas vouloir revoir Adrien Quatennens siéger à l’Assemblée. “Un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger. Il doit démissionner. Par respect pour les femmes, pour nos combats et les valeurs que nous défendons”, a twitté Sandrine Rousseau (lien vers le tweet), députée EELV. Aucune violence conjugale ne doit être tolérée », disait de son côté le patron du PCF Fabien Roussel en octobre dernier sur Cnews.
Le débat sur le retour de Adrien Quatennens n’est pas resté qu’entre les murs de l’Assemblée. Sur les réseaux sociaux, un grand nombre d’internautes n’excuse pas les actes du député du Nord, et explique que ce n’est pas la première fois. Les affaires Abad et Darmanin n’ont toujours pas été oubliées. Sur twitter, les critiques de la gestion du gouvernement se multiplient et si la sentence de Adrien Quatennens a pu apaiser quelques tensions, beaucoup réclament d’autres mesures. Dans cette tempête, Jean-Luc Mélenchon essaye de calmer les esprits en appuyant les arguments et les excuses de Adrien Quatennens. Celui-ci décrit bien le fait que toutes les versions sont à prendre en compte avant de se faire un avis, malgré la sentence déjà prononcée.
Nine Micheli