Représentation de l'égalité entre les hommes et les femmes. Crédit : Istockphoto

Le budget 2023 du programme 137 « Égalité entre les hommes et les femmes », en France, a prévu d’être augmenté de 7,3 millions d’euros. Sujet sensible qui touche directement la population. Comment cet argent sera-t-il placé ? 

« L’agent c’est un peu le nerf de la guerre », Mégane, coordinatrice de l’association : Dans le genre égales. La grande cause du quinquennat en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes verra son budget augmenter de 7,3 millions d’euros. C’est-à-dire presque 15% de plus par rapport à la LFI (loi des finances initiale) de l’année précédente.

Le projet de loi des finances 2023 (PLF) a trois objectifs principaux : la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes, l’égalité professionnelle et l’autonomie économique des femmes, ainsi que l’accès aux droits et la diffusion de la culture de l’égalité. Comment l’argent aidera à mettre cela en place ? 

Les acteurs de ces changements 

L’association Dans le genre égales, a décidé d’agir différemment. Elle travaille directement avec les auteurs des violences faites aux femmes, pour éviter la récidive. Au sein d’un jugement, il peut y avoir une condamnation à suivre. Donc une fois condamnés par la justice, un stage de responsabilité peut être demandé, et c’est là qu’intervient l’association. Elle propose le plus long stage, pour le moment, en France : sur une durée de quatre jours consécutifs. 

Mégane, explique que les accusés ont parfois l’impression que « la justice est un lobby des femmes, c’est-à-dire que si une femme les condamne c’est parce qu’ils sont des hommes ». Ils vont détricoter la justice, pour remettre en perspective que le but de cette dernière est de protéger la victime : « ce sont pas eux les victimes principales de leurs actes, et on essaie de leur faire comprendre que c’est normal que les violences faites aux femmes soient condamnées ». Le fait de travailler avec les auteurs directement est plus rare, mais ça permet d’aller directement à la racine du problème : « maintenant, est-ce qu’ils vont changer et ne plus recommencer ? On ne sait pas, mais toutes les cartes sont entre leur main ». 

Une permanence jour et nuit 

Il n’y a rien de mieux que le face-à-face pour aider une personne en difficulté, mais pendant la crise sanitaire, le service d’écoute aux femmes victimes de violence a été encore plus sollicité. La permanence téléphonique 39.19 recevra un soutien financier pour évoluer vers un fonctionnement sans interruption. Pour se faire, un recrutement est nécessaire, surtout sur les plages horaires de nuit, puis une formation adéquate, afin de recevoir au mieux les victimes. 

Un objectif est fixé : 85% de « qualité de service » pour 2023. L’amplitude des horaires n’était pas assez large, ce qui pénalisait certains appels, surtout provenant d’Outre-mer, à cause du décalage horaire. Mais cela avait aussi des conséquences sur les personnes en situation de handicap : sourdes, malentendantes… Le 39.19 accueille en premier lieu les victimes, et les oriente vers d’autres associations pour une aide plus personnalisée et plus complète.

La Grande cause du quinquennat

Emmanuel Macron a insisté sur le fait que les violences sexistes et sexuelles, faites aux femmes, étaient une de ses priorité en tant que président de la République française. Au début de son premier quinquennat, il a promulgué la loi n°2018-703 du 3 août 2018, renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Certaines femmes attendent des années, avant leur procès, et les associations essaient de les accompagner au maximum pour cela. Faire confiance à l’État reste délicat, lorsque plusieurs hommes politiques sont accusés de violences faites aux femmes. 

« Le fait que la thématique du genre et de l’égalité entre les hommes et les femmes ait un budget concret, c’est toujours une bonne nouvelle », Mégane explique que l’association « fonctionne principalement par des subventions publiques, et depuis le Covid-19 des choix sont faits, les subventions soit elles s’arrêtent, soit elles baissent ». Les actions du programme 137 ont pour vocation de « servir de levier en engageant différents acteurs et financements nationaux et locaux », selon le rapport officiel du Gouvernement. Mais, l’association souhaiterait que « les aides soient plus grandes, surtout sur tout ce qui est lutte contre la récidive, qui est une partie minime du budget ». 

L’Égalité hommes-femmes, est parfois égale à des quotas. La RH de la SNCF affirme que « des femmes se voient évoluer, juste pour remplir des quotas, et non pour leurs compétences. ». Égaux, oui, mais à certaines conditions. 

Fiona Lassagne

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