Depuis l’engagement du 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne, le parti Les Républicains n’a pas déposé de motion de censure. Face à cette décision, des rumeurs circulent sur une possible alliance entre la droite et Renaissance.
« Les Républicains, nous sommes une opposition au gouvernement », affirme Isabelle Perigault, députée LR de Seine et Marne. Une union qui pourrait se former par l’intervention de l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, qui a suggéré à Emmanuel Macron un « deal politique ».
Mais le groupe de droite serait-il prêt à s’allier au gouvernement ? Certes moins présents que les autres oppositions à l’Assemblée nationale, la volonté de s’allier au gouvernement Borne n’est pas présente. Isabelle Perigault l’affirme « lorsque les propositions faites par le gouvernement sont bonnes pour le pays et les citoyens nous les votons. Cela ne veut en aucun cas dire que l’on est alliés, cela veut simplement dire que l’on peut être d’accord sur certaines choses. C’est clairement identifié, nous ne sommes pas en alliance avec le gouvernement ».
Pas de motion de censure malgré un désaccord
Comme le Rassemblement national et la Nupes, les Républicains se sont opposés au vote du projet de loi de finance du budget 2023 proposé par le gouvernement. Bien que les deux oppositions aient déposées des motions de censure, les LR n’ont pas suivi. Et pour cause, selon la députée, « on ne veut pas que la France soit un chaos, notre but n’est pas de renverser le gouvernement à trois. Si nous décidons de déposer une motion de censure à notre tour, c’est le chaos et les Républicains seront responsables ». Du côté de la nouvelle union populaire, l’inaction écologique est pointée du doigt. Alors que chez les LR et une partie du RN, ce budget est décevant voire inquiétant car les déficits sont en augmentation. « Nous ne sommes pas du tout sur la même ligne que le Président de la République. » Explique Isabelle Perigault. « Nous sommes opposés au projet de loi de finance et nous avons fait des propositions, si bien que ce gouvernement n’ayant pas la majorité a sorti son arme qui est le 49.3 ».
Les intérêts d’une alliance (ou non)
Une alliance entre le gouvernement et les LR aurait pu naître car malgré leur nombre, les députés de droite savent que leur vote est essentiel. En effet, Les Républicains sont la plus petite opposition en nombre, 62 députés, mais ils représentent une force politique déterminante. Le gouvernement et les oppositions en sont conscients, lorsque les 60 députés LR votent parce qu’ils sont en accord avec les propositions du gouvernement, elles passent. Au contraire, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, elles ne passent pas.
La droite peut néanmoins trouver des intérêts à cette alliance si une motion de censure passe, le gouvernement sera dissous. Dans ce cas de figure, le Président de la République Emmanuel Macron dissoudrait logiquement l’Assemblée nationale, et les Français retourneront aux urnes, ce que ne veulent pas les LR. En effet, leur faible score aux présidentielles et aux législatives a provoqué leur minorité. Si de nouvelles élections ont lieu, la perte de siège est un risque.
Mais les Républicains ne veulent pas de cette alliance car elle ne leur apporterait rien. Un « deal politique » entre le parti de droite et le gouvernement causerait la perte des LR. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne veulent pas voter pour le budget. De plus, les élections pour la présidence des Républicains sont en cours, le nouveau président du groupe n’aurait pas d’avantages à accepter une alliance. Donc si les Républicains s’allient au gouvernement d’Emmanuel Macron, ils courent à leur perte.
Maxime Troude et Louise Beschizza