Photographie de tous les lauréats de cette 29e édition du Prix Bayeux
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Prix Bayeux 2022 : Risquer sa vie pour informer

La 29ème édition du prix international des correspondants de guerre Bayeux-Calvados s’est tenu du 3 au 9 octobre 2022. Expositions photos, projections de documentaires, tables rondes, le festival est l’occasion pour les reporters de guerre du monde entier, de se retrouver et d’échanger sur les affres provoquées par les guerres partout sur la planète.

Inévitablement, cette édition du prix Bayeux-Calvados a été marqué par le retour d’une guerre de haute intensité sur le sol européen. Depuis le 24 février 2022, les photographies de la détresse des civils Ukrainiens face à l’invasion et aux bombardements russes ont choqué la planète entière. Pour déconstruire les fantasmes d’un métier qui fascine l’imaginaire collectif, nos journalistes Alexandra Gueguiniat et Marie Genty ont échangé avec Edouard Elias. Photoreporter aguerri, il a couvert la guerre civile syrienne, les conflits armés en Centrafrique, et présente cette année à Bayeux une exposition consacrée au Darfour intitulée « Ne pleure pas, c’est notre patrie ». Entre la préparation mentale et physique avant le départ et l’importance du fixeur sur place, il nous dévoile les coulisses de cette profession singulière.

Ramener de l’information en zone de guerre ou de conflit armé est une mission à hauts risques. L’année écoulée nous l’a une nouvelle fois cruellement démontré. A l’heure actuelle, 49 journalistes sont morts à travers le monde. Qu’ils soient victimes collatérales d’un contexte meurtrier ou sciemment visés, ils ont tous perdus la vie dans l’exercice de leur fonction. Farah Ben Lazar, journaliste pour le Virus de l’Info était présente au mémorial des correspondants de guerre de Bayeux, lors de l’hommage qui leur a été rendu par l’association Reporter Sans Frontières. Elle a pu y rencontrer Maxime Brandstaetter, journaliste chez BFM TV et collègue du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, décédé le 30 mai 2022, alors qu’il effectuait un reportage dans un convoi d’évacuation de civils en Ukraine. Un récit poignant.

L’esprit d’Albert Londres

Dans un contexte de propagande de guerre exacerbée entre Moscou et Kiev, l’année 2022 apparait plus que jamais charnière pour la liberté d’informer. Pour se rappeler aux sources de cette mission, l’esprit d’Albert Londres plane sur le festival. 90 ans après sa mort, Albert Londres continue de façonner la manière de travailler des journalistes du monde entier. Figure du grand reportage et de la photographie, il est connu pour son art du récit et son engagement contre toutes formes d’injustice.

Cette année à Bayeux, l’exposition « Albert Londres et l’image » prend possession de l’Hôtel du Doyen. Elle donne à voir plus de 800 clichés du célèbre journaliste. Aux yeux d’Albert Londres, l’image comme les mots avaient déjà ce même objectif, cette même ambition, de servir la vérité. Rémi Barbet, Alexandra Gueguiniat et Marie Genty, ont pu échanger longuement avec Hervé Brusini, le commissaire de l’exposition. Avec passion, il revient sur l’histoire du grand reporter du magazine Excelsior. De leur côté, Tarek Diouri-Adequin et Tanguy André sont allés à la rencontre de Benoit Heimermann. Il présente cette année au salon du Livre de Bayeux, une biographie d’Albert Londres intitulée « La plume et la plaie ».

Cette quête du récit ou de la photo qui mettra fin à l’injustice semble universelle chez les reporters de guerre. On en parle dans les rues de Bayeux, sur les terrasses de cafés, autour des tables rondes. Aris Messinis, lauréat du prix Bayeux en 2012 présente cette année l’exposition « Ukraine : Une guerre de trop ? ». Le photojournaliste grec de l’AFP a accordé un peu de temps à notre journaliste Rémi Barbet. L’occasion de nous livrer sa définition de « la bonne photo ».

Documenter l’horreur de la guerre

Si elle est souvent chargée d’émotion, la photographie de guerre peut aussi devenir une preuve matérielle. Enquêter, prouver, juger, c’est le travail de la justice internationale. Dans les zones de conflits, sous les bombes et les balles, des enquêteurs professionnels vouent leur vie à la récolte d’indices et à l’analyse des faits. Leur but : réussir à prouver des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des génocides. Anthony Delarbre a pu rencontrer les responsables de l’ONG d’Amnesty International. Il nous en dit plus sur leur fonction.

Loin du nombre de signes, des angles, des chapeaux ou autres formats journalistiques, le festival accueille également des auteurs. Ils étaient 25 journalistes écrivains à présenter leur ouvrage au salon du livre de Bayeux. Enquête au long cours, histoire vraie romancée, polar basé sur des archives historiques… La littérature permet de s’affranchir des contraintes du journalisme, d’exercer sa plume et de laisser une trace dans la bibliothèque de ses lecteurs. Nos journalistes sont allés à leur rencontre.

Palmarès du prix

Et bien sûr, pour finir, un prix, c’est aussi un palmarès. Victor Adan Vergara, notre journaliste tout terrain était présent à Bayeux, samedi 8 octobre, pour la cérémonie de remise des prix. Lauréats du prix en photo, radio, télévision, et presse écrite, tous étaient présents à Bayeux. Dans une restitution de leur travail chargée d’émotions, ils ont rendu hommage à ceux sans qui, l’information ne pourrait nous parvenir. Sources, fixeurs et témoins ont été applaudi chaleureusement pour clôturer cette 29ème édition.

Un podcast réalisé collégialement par : Alexandra Gueguiniat, Marie Genty, Tarek Diouri-Adequin, Tanguy André et Rémi Barbet.
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