Chaque année, le festival des correspondants de guerre de Bayeux est investi par de nombreux scolaires. Cette année, les chiffres sont records, notamment pour le dispositif »regard des jeunes » qui a réuni près de 70 établissements et plus de 16 000 votes.
Pourquoi le Festival du Prix Bayeux attire-t-il autant de collégiens et lycéens ? Car il s’agit d’un événement « percutant, pertinent et essentiel pour les élèves », explique Claire Beauruel, chargée des scolaires au sein du service communication de la mairie de Bayeux. « Il permet aux jeunes de pouvoir échanger et développer leur esprit critique », a de son côté déclaré le journaliste Nicolas Poincaré, dans son discours d’ouverture, à la remise des prix le samedi 8 octobre. Le but donc : faire de ces jeunes de futurs citoyens éveillés sur les enjeux du monde.
Les enseignants sont unanimes : « l’événement vient compléter les cours d’histoire et d’éducation aux médias ». Leurs élèves repartent avec un bagage éducatif et culturel conséquent. Si les professeurs d’histoire relatent aux élèves le passé, les reporters de guerre leur montrent le présent et leur offrent peut-être des clés pour construire un futur meilleur.
Sans avoir la volonté de faire de ces jeunes des reporters de guerre, ces quelques jours à Bayeux leur permettent a minima de comprendre la réalité du métier. Des vocations naissent ou se perdre au fil de la semaine, mais une chose reste certaine : pour beaucoup, il y a un avant et un après Bayeux.
Pendant 4 jours, Le Virus de l’Info a rencontré des jeunes et a couvert l’événement avec et grâce à eux. Reportage en images.
Inter’Act Tour : sensibilisation à la cause des réfugiés au collège de la Mine
Le festival du Prix Bayeux est aussi l’occasion d’aborder des notions d’inclusion et de partage. Entre témoignage, atelier et dégustation de repas typique, l’Inter’Act Tour s’invite pendant une journée dans des collèges aux alentours de Bayeux. Vendredi 7 octobre, Le Virus de l’Info à suivi l’intervention au Molay-Littry, à 15 kilomètres de Bayeux.






Conférence à la salle des Logis
Samedi 8 octobre, 14h30, 250 scolaires ont rendez-vous pour une rencontre avec Anna Shpakova et Simon Suleymani, résidents de la Maison des Journalistes. Tous deux livrent leurs parcours et expliquent les objectifs et la vocation de cette association qu’ils ont rejoint quelques mois auparavant. La Maison des Journalistes œuvre pour la liberté d’expression, « elle accueille et accompagne des professionnels des médias exilés en France », témoignent-ils. À 16h, les deux journalistes laissent la parole au reporter-photographe Raphael Yaghobzadeh, pour une intervention passionnante. Malgré cela, après quelques jours de Festival, la fatigue et la baisse de concentration commencent à se faire ressentir chez certains élèves…







Finir en beauté avec la remise des prix
Pour clôturer le Festival, les élèves ont assisté le samedi 8 octobre à 19h, à la cérémonie de remise des prix. Après une longue demie-heure d’attente devant le chapiteau, ils ont pu découvrir les lauréats. L’occasion également de faire une synthèse de tous les événements présentés à Bayeux cette année (expositions, films projetés, dispositifs mis en place…). Photographier pour immortaliser, acclamer pour féliciter ou tout simplement rester pétrifié et sidéré : les réactions et les attitudes des élèves étaient aussi hétéroclites qu’intéressantes à observer et à décrypter… Plus de 2h de cérémonie, durant lesquels les étudiants ont choisi leur mode d’expression.






Dans les rues de Bayeux …
C’est peut-être au final dans les rues de la ville qu’on en apprend le plus sur eux. Souvent par petits groupes, les jeunes « débriefent », parlent de leurs ressentis et de leurs impressions. Certains avouent avoir besoin d’extérioriser, comme Alix, en terminale spécialité géopolitique au lycée Lebrun. Elle témoigne : « on échange beaucoup entre nous. Il faut, c’est important. Il ne faut pas garder ça pour soi ».




« Je suis un peu chamboulée par tout ce que j’ai vu durant ces trois jours » confie une lycéenne avant de reprendre le bus direction Coutances. En chargeant sa valise dans le coffre de l’autobus, elle ajoute, « mais j’ai pris conscience de certaines réalités essentielles ».
Des élèves marqués par les expositions, les projections et les rencontres qu’ils ont fait, mais également plus éveillés aux enjeux du monde qui les entoure. Quoi qu’il en soit, le festival de Bayeux semble les avoir conquis, car ils se projettent déjà sur la 30è édition !
Lucy Bigard