
En 2020, la Macédoine est devenue le 30ème Etat membre de l’organisation du Traité
de l’Atlantique du Nord (l’OTAN). De multiples questions demeurent sur la fonction
de cette entité militaire à l’heure actuelle.
Sur fond de retour de la menace russe, Moscou était fortement opposé à l’adhésion de l’Etat
balkanique. Cet élargissement prouve que l’OTAN ne se pose plus autant la question de son
avenir que dans les années qui ont suivi la fin de la guerre froide dont elle constitue
l’essence. De plus, les critiques acerbes de Donald Trump, ses multiples allusions à un
possible départ des Etats-Unis, ont beaucoup inquiété. Pour comprendre la sociologie de
l’OTAN actuellement, il convient de revenir sur ses origines.
A l’origine, L’OTAN est une création de la guerre froide. En effet, la victoire des forces alliés
en 1945 sur les forces de l’Axe a laissé la place à un nouvel affrontement Est-Ouest. En
1948, la prise de pouvoir par les communistes en Tchécoslovaquie, avive la peur suscitée
par les soviétiques en Europe de l’Ouest. C’est ainsi que la France, la Grande-Bretagne et
les pays du Benelux signent alors le traité de Bruxelles, une alliance comportant une clause
d’assistance mutuelle. Cependant pour les européens, seule la présence américaine peut
assurer l’intégrité du continent. L’objectif est de ne pas réitérer le scénario de l’entre deux
guerre selon lequel les américains une fois la première guerre mondiale terminée, ne se
sont pas impliqués dans la défense du nouvel ordre mondial. La Société des Nations Unis
était dépourvue de la présence américaine. Ainsi le 4 avril 1949, l’OTAN voit le jour. L’objectif
initial de l’OTAN est donc, comme l’expliquait son premier secrétaire Lord Ismay, de
« Conserver les américains à l’intérieur, les russes à l’extérieur et les allemands sous
tutelle’’.
Néanmoins, l’article 5 comporte une mention volontairement ambiguë afin de rassurer les
isolationnistes américains. L’article stipule qu’en cas d’attaque contre l’un deux, chaque état
prend « telle action qu’il jugera nécessaire ».
A l’issue de la guerre, L’OTAN a changé de cap pour légitimer son existence. Tout en
conservant sa force d’attraction originelle, la structure militaire à muter vers l’Est. Ainsi
intègrent l’organisation successivement, la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie en
1999, la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie en 2004 puis l’Albanie et la Croatie
en 2009. De plus largement inactive au cours de la guerre froide car en préparation d’une
attaque soviétique, l’alliance est devenue bien plus opérationnelle au cours des années
1990 précisément lorsque la menace de Moscou avait disparu. Elle a ainsi multiplié les
interventions de sécurité bien au-delà de son champ d’action initial. Il a notamment été
question de la pacification des Balkans avec le déploiement de la SFOR en Bosnie en 1995
pour faire appliquer les accords de Dayton. La Serbie désireuse de concerner l’unité de
l’ancienne Yougoslavie, a été bombardée en 1999. Cette même année, le Kosovo a été
secouru par l’OTAN.
A l’heure actuelle, les critiques envers l’OTAN se dirigent non seulement sur son expansion à
l’Est mais également sur son financement en ce qui concerne l’effort à la défense. En effet,
en phase de son America First, Donald Trump a rappelé l’omnipotence des américains qui
représente 3/4 du budget militaire de l’alliance. Dans le cas selon lequel un pays n’atteint
pas le seuil de 2% du PIB, il s’était réservé le droit de ne pas appliquer le fameux article 5.
Par ailleurs, au sommet de Londres en 2019, seulement neuf adhérents sur trente atteignent
le seuil des 2%.