Les rapports entre la Russie et l’Ukraine ont toujours été particuliers. Depuis leurs fondations, les tensions n’ont cessé de s’intensifier, entre ces deux états, pour des raisons historiques, économiques et géopolitiques.
L’Ukraine a longtemps vécu sous la domination russe, une domination réaffirmée aujourd’hui par le chef de l’état Vladimir Poutine. « Les russes et les ukrainiens ne forment qu’une seule nation » avait-il déclaré en juillet dernier. La Russie est guidée durant toute son histoire par la doctrine d’étranger proche, étranger lointain. Cette doctrine est utilisée pour désigner les anciennes républiques soviétiques devenues aujourd’hui indépendantes malgré une influence russe toujours importante. L’Ukraine est donc concerné par cette vision, puisqu’il n’y a aucune frontière naturelle avec la Russie. De plus entre Kiev et Moscou il y a seulement 850 km. L’Ukraine est un pays qui n’est pas délimité de la Russie et sa population de l’Est a toujours parlé russe. Les pays frontaliers de la Russie ayant pour la plupart appartenu au pacte de Varsovie ont peu à peu basculé dans l’Otan. Poutine refuse d’avoir l’Otan à ses frontières, il a à plusieurs reprises tenté d’annexer les états frontaliers n’appartenant pas à l’Otan. C’est pour cela que l’Ukraine est en guerre à l’Est depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Poutine est nostalgique de l’Union soviétique, il déclarait notamment que la fin de l’URSS était la plus grande catastrophe géopolitique du 20ème siècle. Même chose, il est nostalgique quant à l’ancienne union entre l’Ukraine et la Russie. L’Ukraine est toujours pour Poutine un état très jeune, qui est sous l’influence occidentale qui les incite à être hostile à Moscou. En plus de cet aspect nostalgique l’Ukraine est un point stratégique majeur pour la Russie, avec sa base navale de Sébastopol ainsi que sa forte production de blé. L’Ukraine a une vision contraire à celle prônée par le dirigeant Poutine, même si des séparatistes pro russes apportent leurs soutiens aux forces russes dans la région du Donbass la majorité des ukrainiens veulent rester indépendants. Malgré une population majoritairement russophone, 30 ans après son indépendance, l’Ukraine ne veut pas revenir au modèle soviétique de l’époque.
Des siècles de violence
Il faut revenir au commencement de la Russie au 9ème siècle pour comprendre les premiers liens entre ces deux nations. C’est à Kiev en Ukraine que s’est formée la Russie.
En 1917, alors que l’Ukraine sort de la dynastie Tsars des Romanov et espère enfin prendre son indépendance. Une république socialiste est mise en place mais elle est de courte durée. Les soviétiques en 1922 après une guerre civile en Ukraine émanant des révolutions communistes, décident de créer l’union des républiques socialistes et soviétiques. Kiev est appelé « le grenier à blé de l’Urss », il rapporte énormément de ressources à Moscou. La politique mise en place par Staline à l’époque a d’énormes conséquences en Ukraine, il organise un mouvement de « dékoulakisation » pour forcer les paysans à rejoindre les kolkhozes. Ainsi, les paysans riches et propriétaires qui refusent le collectivisme vont être assassinés ou déportés. Cette désorganisation du système paysan ukrainien va conduire à une importante famine en 1933, qui va faire 4 millions de morts. Cette famine va laisser des traces et va conduire à une russification de l’Ukraine. L’Ukraine a déjà à cette époque une importante culture russe. Staline choisit de repeupler l’Est par des russes qui n’ont aucun lien avec la culture et la langue ukrainienne. Les soviétiques ayant migré vont mettre en place un ensemble de mesures interdisant l’utilisation de langues et de cultures ukrainiennes. On va également forcer les habitants à se convertir à la religion majoritaire soviétique : l’orthodoxie. Cette période de russification et de répression stalinienne importante vis-à-vis du peuple ukrainien va créer et pérenniser un rejet important du modèle soviétique. Ce rejet va se caractériser par un accueil chaleureux et coopératif des troupes allemandes en 1941 sur le sol ukrainien pendant l’opération Barbarossa. L’Ukraine va monnayer l’indépendance de son état en devenant un état de collaboration allemande. Les premiers groupes nazis vont voir le jour en Ukraine, les combats par balles les plus violents et le début de la shoah verront le jour en terre ukrainienne. Après la guerre quand l’Allemagne nazi s’effondre aux profits des forces alliées. L’URSS va reprendre sous tutelle l’Ukraine et Staline va exercer une importante répression sur le peuple ukrainien. C’est en 1991 que les républiques satellites vont profiter d’une URSS au plus bas pour s’émanciper. En 2006, le président ukrainien corrompu, Viktor Iouchtchenko mène une politique pro européenne visant à éloigner les spectres d’une politique impériale tournée vers Moscou. L’Ukraine semble à cette époque prendre le même chemin que de nombreux pays ayant appartenu au pacte de Varsovie en basculant dans l’Otan. Or, Vladimir Poutine ne veut pas de pays qui appartiennent à l’Otan à sa frontière directe.
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