La Russie qui refusait jusqu’à présent de négocier afin de mettre un terme au conflit en cours a proposé ce dimanche 27 février des pourparlers en Biélorussie. Refusée dans un premier temps par le président ukrainien, celui-ci a finalement accepté des discussions à la frontière biélorusse.
Après quatre jours de conflits intenses, les forces ukrainiennes résistent malgré tout aux assauts de l’armée russe. Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, subit depuis dimanche de nombreux bombardements, mais tient toujours debout. Alors que l’espoir d’entamer des négociations semblait faible, l’Ukraine et la Russie ont annoncé que des discussions allaient avoir lieu ce lundi matin à la frontière Ukraine-Biélorussie. Les discussions peuvent-elles aboutir à des accords et pourquoi un tel revirement de situation ?
Une résistance inattendue
Les forces russes font face à un mur qui est l’armée ukrainienne. Alors que les services de renseignement américain déclaraient au début de l’invasion que Kiev tomberait aux mains des Russes en moins de 96h, la capitale ukrainienne est aujourd’hui toujours contrôlée par l’armée ukrainienne. Effectivement, si l’armée de Vladimir Poutine a rapidement gagné du terrain sur le territoire ukrainien au cours des premières heures de l’invasion, la progression se fait désormais beaucoup plus lente. La raison ? La forte résistance des forces ukrainiennes ainsi que des civils participent à contrer l’invasion. Les livraisons d’armes par l’Union européenne doivent aussi permettre d’aller dans ce sens.
Vraisemblablement frustré par la tournure des événements, Vladimir Poutine avait annoncé le 26 février un élargissement de l’offensive contre l’Ukraine. Ce dimanche le président russe à également pour la première fois, mis en alerte « La force de dissuasion de l’armée russe » avec une composante nucléaire. Ces menaces pourraient donc placer le président russe en position de force lors des pourparlers afin de négocier des accords favorables aux intérêts de la Russie.
Des négociations sans réel espoir ?
Initialement prévu ce dimanche soir, en Biélorussie à Gomel, l’organisation des pourparlers s’est révélée beaucoup plus compliquée que prévu. Volodymyr Zelensky a dans un premier temps refusé de s’y rendre, car des missiles et des troupes russes sont parties de Biélorussie. Les risques d’une potentielle arrestation en territoire biélorusse ne sont pas non plus à exclure.
Ces refus ont conduit la Russie a déclaré que l’Ukraine ne souhaitait pas entamer des négociations. Finalement, un accord a été trouvé pour commencer les premières négociations ce lundi à la frontière biélorusse, mais le lieu est tenu secret. Aucun des deux présidents n’est présent. La délégation ukrainienne souhaiterait de son côté un cessez-le-feu ainsi que le retrait des troupes russes en Ukraine. Selon le porte-parole du Kremlin, la Russie, elle « ne souhaite pas dévoiler sa position dans ces négociations qui doivent se faire dans le silence ».