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COP26 : Le ras le bol de la jeunesse

La COP26 se terminait à Glasgow vendredi. Marquée par de nombreuses manifestations partout dans le monde, les 197 pays présents à la conférence sont parvenus à un nouvel accord. De nombreux engagements ont été promis afin de s’opposer au réchauffement climatique. Mais pour la jeunesse militante écologiste, ce n’est toujours pas suffisant.

 » No more blah, blah, blah, Climate action now !« ,  » C’est notre avenir« , c’est ce que nous pouvions lire sur des pancartes lors des manifestations contre le climat la semaine dernière. Pendant les nombreuses marches prévues, la jeunesse était particulièrement mobilisée. Ceux-ci voient la COP26 comme « une comédie » et l’action de leurs chefs de gouvernement comme « une honte absolue ». Certains parents comme Jenny, une apprentie dans l’administration norvégienne, étaient aussi présents à Glasgow afin d’exprimer leur crainte pour les générations à venir : « C’est mon avenir, et celui de mes enfants ».

Réfugié sous le pseudonyme Colibri, une militante de 19 ans du mouvement « Youth for Climate » explique que les manifestations n’ont plus le même impact qu’avant : « Les marches étaient l’élément le plus fort des manifestations avant la crise du Covid-19. Désormais, le mouvement a perdu de l’ampleur, et nous avons beaucoup de mal à reconstituer des effectifs. » En effet, si le 15 mars 2019, la première « Grève mondiale pour le climat » avait réuni 170 000 personnes dans toute la France, les marches organisées contre la COP26 n’ont pas mobilisé autant de monde. A Glasow par exemple, ils n’étaient « que » 25 000.

Mardi 14 septembre, The Lancet Planetary Health publiait un sondage financé par l’ONG Avaaz réalisé sur 10 000 jeunes de 16 à 25 ans. Selon ce sondage, réalisé par Kantar, 75% des sondés jugent le futur « effrayant ». Cela explique la préoccupation des jeunes par l’écologie. Mais d’après Colibri, « les jeunes ne se mobilisent plus pour le climat ». C’est aussi l’avis de Julie, une activiste portée sur le climat appartenant au mouvement Alternatiba : « En termes de mobilisation, nous sommes capable d’être plus massifs ».

Une banderole « Inactifs à la COP26, mourant.e.s en 2050 » a tout de même été accrochée aux anneaux olympiques dressés devant l’Hôtel de Ville de Paris, qui doit accueillir les Jeux Olympiques en 2024. Des portraits géants des chefs d’Etat de plusieurs pays comme Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Xi Jinping ou encore Jair Bolsonaro ont été déployés « pour mettre la pression sur les gouvernements et passer à l’action sans attendre les décideurs », selon les organisateurs de ces manifestations.

Les jeunes écologistes ne croient plus aux promesses

La France a annoncé quatre promesses lors de ce sommet sur le climat : la réduction de la production de pétrole et de gaz ; l’arrêt de la déforestation d’ici 2030 ; la réduction des émissions de méthane et l’arrêt du financement des énergies fossiles à l’étranger , sans techniques de capture de carbone. Pour Julie, ce dernier engagement est « une véritable victoire ». « Nous avons beaucoup travaillé avec Les Amis de la Terre et d’autres organisations qui sont focalisées sur ce sujet, et elles ne comprennent pas que les contribuables français financent l’exploration et le développement des énergies fossiles à l’étranger », développe-t-elle.

Néanmoins, les engagements pris par la France lors de la COP26 n’enchantent pas spécialement les jeunes : « Nous nous attendions à ces promesses… Les engagements qui ont été pris ne sont pas suffisants, et ne vont sûrement pas être tenus. La COP26 a été un échec, et cela ne nous a pas choqué. »

Si les accords de Glasgow sont si difficiles à tenir, c’est parce qu’ils sont très ambitieux, sans pour autant être contraignants. Julie, comme beaucoup d’activistes, avait suivi les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. « Les gens ont pris conscience de l’ampleur du problème et de la nécessité d’avoir des solutions à la hauteur. Celles-ci avaient été saluées par toutes les ONG, pour qu’au final ces propositions soient négligées». Selon Colibri, membre de Youth for Climate, « toutes les propositions énoncées par la Convention Citoyenne pour le Climat étaient viables et tout à fait applicables ».

De manière générale, la jeunesse est exaspérée de voir chaque année des tentatives visant à contrer la crise écologique mais n’aboutissant pas. Mais cela ne les empêchera pas de poursuivre leurs actions. Reste désormais à savoir si les promesses faites par la France à la COP26 seront tenues et permettront d’atténuer la colère des jeunes.

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