Le podcast est en plein essor et connaît un succès croissant depuis quelques années en France. L’écologie fait partie de la multitude de thèmes disponibles gratuitement sur les plateformes d’écoute. Alors le podcast profite-t-il à la question environnementale ?
Les chiffres sont impressionnants, plus de 39 % des Français ont écouté des podcasts en 2016 selon un sondage d’OpinionWay. Quelle que soit la situation et peu importe le lieu, il est très simple d’écouter des émissions sur des thèmes variés. Jusqu’en 2017, très peu de podcasts étaient consacrés à l’écologie car le sujet n’était pas jugé très important. En 2021, la donne a changé. Rencontre avec Justine Davasse, autrice, conférencière et productrice du podcast « Les Mouvements Zéro ». Lors de la première saison, la jeune orléanaise a publié 50 épisodes d’une durée de 20 à 60 minutes. La deuxième saison fut moins productive avec 10 podcasts bilingues disponibles car Justine Davasse a écrit un livre.
« Je ne pouvais pas faire ce podcast seule, j’avais besoin de tendre mon micro à des experts pour dégrossir la thématique de la transition écologique ».
Pour la préparation des sujets, la principale intéressée suit l’actualité et se rend dans des festivals, celui sur le survivalisme ou le zéro déchet par exemple. Justine Davasse se rend sur place et édite des interviews indépendantes ou une sorte de documentaire audio. Grâce au podcast, Justine a pu rencontrer la jeune militante suédoise Greta Thunberg, très timide selon ses dires, mais aussi l’astrophysicien environnementaliste Hubert Reeves. L’autrice reconnaît qu’elle a de la chance de recevoir des personnalités qui l’inspirent et qui lui permettent d’aller plus loin dans son engagement écologique personnel. Selon Justine, le podcast est le média « parfait » pour faire passer des messages sur l’environnement et permet de faire évoluer les mentalités.
Le podcast peut-il devenir rentable ?
La plupart du temps, le podcast est un mode d’écoute non lucratif. Mais certains utilisateurs réussissent à créer un vrai business autour de leurs contenus. Jeane Clesse a 31 ans et est podcasteuse indépendante depuis 2017. La juriste en droit de formation a créé « Basilic », un podcast qui compte 123 épisodes d’une durée de 40 minutes et qui est consacré à l’écologie et aux initiatives positives.
« Le modèle économique est basé sur la monétisation. Il faut avoir un volume d’écoute assez important, mais on peut aussi imaginer un modèle économique à l’échelle locale avec du sponsoring de marque locale si on s’intéresse à une région ou à une ville ».
Jeane Clesse l’affirme, le podcast est en plein essor et tout reste à créer. Le fait de sponsoriser des épisodes avec des marques et des annonceurs représente une autre manière de travailler son modèle économique. Pour que le podcast obtienne une audience, il faut établir une stratégie de communication, notamment sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram sont d’excellents canaux pour tenter d’intéresser le public. Jeane propose aussi de travailler sur des communiqués de presse pour diffuser l’information. Et si c’est une interview, pourquoi ne pas communiquer avec la communauté de l’invité ? qu’elle soit grande ou petite, il y a de fortes chances que les followers viennent écouter le podcast. Avec une audience estimée à 30 000 auditeurs par mois, le podcast de Jeane à lui seul n’est pas rentable mais lui permet de gagner un peu d’argent. Durant l’atelier « Podcast, un autre récit pour la planète », Jeane explique qu’elle pourrait gagner davantage mais que celle-ci refuse des partenariats avec des marques pour une question d’éthique. La podcasteuse a mis en place sa propre régie publicitaire, ce qui lui permet de choisir des annonceurs qui correspondent à ses valeurs. Qu’ils soient rentables ou non, les podcasts sur l’écologie ont encore de beaux jours devant eux car de plus en plus d’auditeurs ont envie d’aller plus loin dans leur démarche écologique.