Depuis plusieurs années, les médias français alertent sur l’urgence climatique. Les professionnels s’interrogent sur la façon de traiter les enjeux écologiques, qui sont aujourd’hui universel

Les médias sont polluants. La presse papier car il faut abattre des arbres pour imprimer des journaux, (douze arbres pour une tonne de papier journal) et les médias numériques qui consomme de l’énergie avec le stockage de données sur un cloud.  

C’est d’ailleurs pour en avoir une meilleure appréciation que France Télévisions a lancé une étude avec Ecoprod, un collectif dédié aux questions écologiques lancé en 2009 par des acteurs du secteur audiovisuel (dont France Télévisions). Par exemple, effectuer deux recherches sur Google revient à porter à ébullition l’équivalent d’une tasse d’eau en énergie. A noter que chaque jours, 130 000 milliards de recherches sont effectuées. 

Les consciences se sont éveillées face à l’urgence de la situation et certains médias se sont emparés de la question écologique. Comme « Reporterre » ou encore « Basta ! » datant de 2007 et 2008. Les médias récents comme Brut (2016) partagent plusieurs contenus exclusivement dédiés à la nature et à sa protection. Globalement, les médias engagés fermement pour la cause environnementale sont récents. 

Avec les accords de Paris de 2015, le traitement médiatique des enjeux écologiques, devient plus impactant. Les jeunes médias ont tendance à avoir une approche différente, comme montrer l’urgence d’agir pour sauver la planète. A contrario, les médias plus traditionnels/ classiques ont tendance à sensibiliser la population aux gestes du quotidien. Les sujets environnementaux sont des sujets qui percutent chaque personne. 

Les limites du journalisme militant

Les journalistes qui couvrent le dérèglement climatique peuvent-ils traiter cette question en restant objectif comme les chartes déontologiques l’exigent Dans un média militant, et en particulier concernant l’écologie, l’exigence du lectorat est différente. Le lecteur s’attend à ce que ses thèses et ses croyances soient validées par le journaliste. Carl, un étudiant en journalisme à l’ISCPA Lyon, âgée de 20 ans et militant pour l’écologie, avoue que : « Dans certains médias traditionnels, ils ont tendance à dénigrer les médias militants ». Pour cause, le travail des journalistes des médias traditionnels est d’avoir plusieurs sources pour étayer leurs articles. Or, les médias militants ont parfois tendance à vouloir convaincre leurs lecteurs au lieu de les informer.  

L’écologie est pourtant un moyen efficace de nouer des liens plus étroits avec son audience. À la suite de retours de lecteurs pointant les incohérences entre le traitement des enjeux écologiques par le Guardian et sa politique commerciale, le quotidien britannique a révisé celle-ci. En février dernier, le journal a décidé d’interdire les publicités d’entreprises liées aux énergies fossiles. De son côté, Le Monde a choisi d’afficher le bilan carbone en équivalent CO2 à la fin de ses vidéos depuis plusieurs mois. 

Les journalistes qui traitent des enjeux environnementaux sont obligés d’être engagés parce qu’ils sont aux premières loges des conséquences néfastes de l’activité humaine sur la planète. Quand on prend au sérieux les questions que pose l’écologie, on est logiquement amené à remettre en cause la manière dont la société fonctionne, la manière dont les décisions politiques sont prises et comment l’économie marche.

L’enquête révèle par ailleurs qu’un journaliste engagé gagne en crédibilité auprès du public, sans pour autant qu’ils souhaitent que le traitement médiatique des questions écologiques perde en objectivité. Seulement 7,8% des sondés estiment qu’un journaliste engagé perd en crédibilité. Si 48,9 % sont neutres sur la question il est tout de même important de préciser que 43,3% d’entre-deux considèrent même qu’un journaliste engagé gagne en crédibilité. 

L’écologie, l’environnement et l’urgence climatique font l’objet d’une attention renouvelée de la part des médias  les efforts engagés pour limiter l’impact écologique sont encore minces. Sur l’ensemble de l’enveloppe de soutien à la presse de 483 millions d’euros sur deux ans annoncée cet été par le gouvernement, seuls 8 millions d’euros par an seront consacrés à la transition écologique. 

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Je suis une étudiante de troisième année en journalisme à l'ISCPA Paris. J'aime traiter des sujets politiques, sportif et culturels.

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