Dans un pays où les manifestations « anti-confinement » font l’objet de tensions depuis quelques jours, Michelle Riley, mère de famille américaine raconte son expérience.
A quelques centaines de kilomètres de Las Vegas, Michelle et son mari Rob vivent avec leurs quatre enfants à Salt Lake City dans l’Utah. Avec un décor digne d’un Western hollywoodien, ce petit monde rural survit face à la pandémie foudroyante que subit le pays.
Le train de vie de Michelle ne change pas. Elle exerce en télétravail depuis sa maison, et gère l’administration pour l’Église mormone, une religion très répandue dans l’État de l’Utah. Par exemple, elle s’occupe de rapatrier les mormons qui sont partis en pèlerinage, une tradition qui est actuellement mise entre parenthèses. L’un de ces fils parti depuis plusieurs mois, est bloqué au Canada sans moyens de retour.
Le quotidien de la famille Riley était ordinaire avant que Rob, le père de famille ne contracte le coronavirus. Employé dans une entreprise de marketing et de publicité, qui l’oblige à voyager quotidiennement d’un État à l’autre, il contracte les premiers symptômes du virus cinq jours après son retour de San Diego.
A Salt Lake City, un hôpital de campagne a été mis en place pour les personnes voulant faire des tests de dépistage. Le mari de Michelle s’est rendu sur les lieux. A son retour, le résultat était positif, et la peur a pris le dessus : « J’ai paniqué pour mon mari, et pour nos enfants. » Dans cette ville paisible, les cas de covid-19 sont rares. Une crainte pour Michelle, soucieuse du regard des autres : « J’avais peur que nos amis ou nos voisins ne veulent plus nous voir, comme si nous étions une famille infectée par la peste. »
Contrairement aux attentes, la famille Riley a le soutien de tout le voisinage qui vient régulièrement leur apporter à manger : « Les voisins nous apporter du pain fait maison ». Cette vague de solidarité a particulièrement ému Michelle : « Comme nous ne sortions pas, nos amis apportaient les courses tous les jours. » Par la suite, une équipe médicale s’est déplacée pour mettre Rob en quarantaine à son domicile.

La famille de Michelle leur a servi de cobaye pour expérimenter leurs matériels : « Ils testaient leurs protocoles d’hygiène sur nous. » Rob a été placé dans une pièce en étant totalement isolée de sa famille pendant quinze jours. Ce moment a marqué Michelle, elle explique que : « Quand ils sont arrivés en blouse, avec un équipement très impressionnant, toute la maison a été passée au peigne fin ». Une hospitalisation n’était pas nécessaire, le virus étant à un stade faible.
A l’heure actuelle, le mari de Michelle est guéri, un soulagement pour cette mère de famille : « C’était dur de ne pas dîner avec lui, et de dormir dans une chambre séparée. » Grâce à leurs entreprises, les soins médicaux sont pris en charge à 100% par leurs mutuelles. Une chance que la majorité des Américains n’ont pas, même si dans certains cas les hôpitaux offrent des soins gratuits.
A Los Angeles, l’État voisin, les manifestations contre le confinement, soutenues par Donald Trump font rage. Pour l’Américaine : « C’est un idiot irresponsable. Je comprends qu’il veuille relancer l’économie mais il y a une manière de le faire. » Une plus grande majorité d’Américains sont contre le déconfinement avancé : « Beaucoup d’entre nous resteront confinés, même si le président annonce la fin, le coronavirus est toujours dans les parages. »
Je suis une étudiante de troisième année en journalisme à l'ISCPA Paris. J'aime traiter des sujets politiques, sportif et culturels.