Solidarités

Dire « adieu » à ses proches

Dans son allocution du lundi 13 avril, le président de la République a pris position sur plusieurs mesures concernant les personnes les plus fragiles, en particulier celle permettant la visite aux personnes en fin de vie. Les associations saluent les mesures, mais en demandent davantage.

Réponse d’Emmanuel Macron au désarroi des familles. Dans son allocution le président de la République a répondu à l’attente des parents de victimes du coronavirus. Il a annoncé : « Je souhaite que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu. »  Une permission de visite réclamée depuis le début de l’épidémie, trouve finalement amende honorable. Avant de faire cette annonce, Emmanuel Macron a précisé que le déconfinement, devant avoir lieu à partir du 11 mai, serait progressif. Les personnes âgées, les plus vulnérables, celles en situation de handicap sévère ou de maladie chronique « devront rester confinées même après cette date, tout au moins dans un premier temps. »  Une période de solitude qui s’annonce donc encore longue pour nos anciens. 

Du réconfort pour les patients en fin de vie et leur famille

C’est un geste d’humanité effectué par le président. En février dernier il était obligé de demander à sa majorité parlementaire d’en faire preuve durant les débats sur la loi concernant le deuil parental, le président semble lui-même avoir retenu la leçon. Dire « adieu » à des proches est un besoin fondamental même en temps de crise sanitaire. Les visites étaient jusque-là interdites dans les EHPAD, les résidents étant même isolés pour éviter au maximum la transmission du virus. Les établissements de santé vont pouvoir s’organiser afin que les familles accompagnent leurs aïeux dans leurs derniers instants. 

Pour l’EHPAD « Le Chalendas » situé à Vinezac en Ardèche : « C’est déjà assez difficile pour les familles d’être éloignées de leur proches. Si en plus, ils sont en fin de vie, pour nous c’est impensable de laisser les personnes partir seules. Nous voulons que les patients mourants aient un minimum de dignité. Cela inclut d’être entouré par au moins un proche dans les derniers moments. » C’est donc l’aspect moral qui prime, sans toutefois négliger la sécurité de tous : « Si nous devons être confrontés à des cas de coronavirus, nous établirons un protocole afin d’éviter de mettre qui que ce soit en danger. Nous permettrons à une ou deux personnes de la famille ou les très proches de venir lui rendre une dernière visite. Tout le matériel médical nécessaire sera mis en œuvre pour protéger les visiteurs (masques et gants). »

Les associations espèrent plus de mesures

Toutes les personnes âgées n’ont pas la chance d’avoir de la famille proche et sont donc sujettes à souffrir davantage encore de la solitude. Certains bénévoles tentent de venir en aide à cette partie de la population. Petits frères des pauvres est une association reconnue d’utilité publique. Elle accompagne les personnes âgées qui souffrent de solitude, en particulier les plus démunies. Elle salue l’initiative du président de la République et souhaite que d’autres mesures soient prises. D’après l’associations l’accès aux EHPAD et l’accompagnement des mourants doit aussi être autorisé pour les bénévoles, afin que personne ne quitte ce monde dans la solitude.

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Etudiant en fin de deuxième année à l'ISCPA Paris. Passioné par le football, grand intérêt pour l'histoire et la géographie.

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