Conséquence directe de la crise sanitaire du Covid-19, tous les concours de recrutement d’enseignants ont été reportés. La date des épreuves dépendra de l’évolution de la crise dans les prochains mois.
Comment maintenir les épreuves en temps de confinement ? Mardi 24 mars, le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer a opté pour la solution la plus simple, la plus logique : reporter tous les concours de recrutement d’enseignants. Bien que sa décision soit la seule envisageable en raison de la situation sanitaire actuelle, l’ampleur et la durée incertaine de la crise liée à la propagation du Covid-19 plonge les quelque 240 000 candidats inscrits aux différents concours de recrutement dans l’inconnu. La communication erratique et contradictoire de M. Blanquer ne faisant que renforcer les craintes de ces derniers.
Depuis le début de la crise, le locataire de la rue de Grenelle s’aventure à prédire l’incertain, l’obligeant à se contredire régulièrement. Ainsi, au matin du dimanche 15 mars, il affirmait sur France Info : « Nous avons considéré que ces types de concours sont beaucoup trop importants pour les personnes concernées pour les reporter. » Quelques heures plus tard, il annonçait le report de tous les examens et concours de recrutement de l’enseignement. « Jean-Michel Blanquer navigue à vue, on le voit. La plupart des personnes ne doivent certainement plus tenir compte de ce qu’il raconte », commente Denis Roynard, président du Sages – syndicat des professeurs agrégés.
Les épreuves écrites : foyer potentiel de contamination
Les examens de recrutement des enseignants du second degré (collège et lycée) se déroulent en deux phases : l’admissibilité et l’admission. La préparation de ces examens est exigeante et chronophage (les candidats se préparent des mois à l’avance, parfois des années). Les épreuves du CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles), de l’agrégation et du Capes constituent la porte d’entrée d’une carrière d’enseignant. Cependant, ils ne pouvaient être maintenus pour deux raisons, lesquelles sont évidemment étroitement liées à la situation sanitaire actuelle.
D’une part, environ 100 candidats sont habituellement réunis dans chaque salle d’examen pour les deux écrits d’admissibilité, qui durent entre quatre et six heures. Une promiscuité entre participants pour une longue période telle que celle-ci constituerait un foyer propice de contamination au Covid-19.
D’autre part, le maintien des épreuves à distance constituerait un facteur d’inégalités entre les candidats, certains ayant une connexion internet limitée ou n’ayant tout simplement pas d’ordinateur. Le report de ces épreuves était donc de fait inéluctable. Il ne sera néanmoins pas préjudiciable pour la rentrée 2020 car, comme le rappelle Patrick Jouet, président du SPLEN-SUP (Syndicat des Personnels de l’Éducation Nationale et d’enseignement supérieur et de la recherche) : « Quand des postes d’enseignants sont dépourvus, des contractuels sont embauchés. »
Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, doivent se prononcer demain sur les modalités de cette session 2020.
Étudiant en troisième année, je suis particulièrement intéressé par les sujets : politique, géopolitique et économie.