Alors que la France vit son 28e jour de confinement dû à la pandémie de Covid-19, l’appel à la solidarité du gouvernement a suscité un élan de solidarité autour duquel les entreprises de textile s’organisent. La start-up 1083 en fait partie.
La pénurie de masques, gels hydroalcooliques, blouses et autres équipements est une caractéristique de la crise sanitaire que traverse le France face au nouveau coronavirus. Un élan de solidarité national, lancé par le gouvernement, pour soutenir matériellement les établissements médico-sociaux est en train de prendre forme. « Il y a trois semaines, nous avons été contactés par des infirmiers, des médecins locaux de Grenoble qui nous ont dit […] : « on n’a pas de machine à coudre, est-ce que vous pouvez nous aider à fabriquer des masques en attendant d’avoir du stock ? », rapporte Thomas Huriez, fondateur de la start-up 1083, spécialisée dans les jeans.
Plus de 5000 masques produits
« Cette communication, on l’a eue le lundi 16 mars, le jour du confinement. Du coup le mardi 17, le lendemain matin, on a décidé d’arrêter la production de jeans et de démarrer la fabrication et le don de masques à tous ces professionnels locaux », explique cet entrepreneur français, dont le siège de l’entreprise est basé à Romans-sur-Isère (Drôme).
Selon lui, il n’y a pas de « logique particulière », mais une « solidarité » vis-à-vis du personnel soignant. « On fabrique et on donne des masques à des médecins, infirmiers, aides aux soignants, aides à domicile, des collectivités, des pompiers dans le bassin de la Drôme. Toute la filière française du textile se mobilise pour fournir des masques aux professionnels exposés avant tout, puis ensuite aux gens ».
Face à la pandémie de coronavirus, 1083 a fabriqué plus de 5000 masques aux hôpitaux et autres établissements sociaux en première ligne contre le Covid-19 dans la Drôme. Une production toujours en cours, d’autant que de nouveaux matériaux destinés à épauler le personnel soignant doivent voir le jour, les calots chirurgicaux notamment, qui sont des foulards posés sur la tête des soignants pour éviter que les germes des cheveux tombent sur la zone chirurgicale.
Cette organisation découle aussi du Comité Stratégique de la Filière Mode et Luxe (CSF) qui coordonne près de 500 professionnels du textile français à faire preuve de solidarité avec le corps médical de l’Hexagone, suite à la mobilisation suscitée par le gouvernement. Signe que l’engouement est réel, un site internet a même été lancé par le CSF pour centraliser les demandes des professionnels et coordonner la production, dans les plus grands volumes possibles, de masques de protection « antiprojection simple » (le virus se transmet principalement par les gouttes projetées) mais aussi de surblouses lavables en faveur du personnel médical.
Dans les dernières vingt-quatre heures, le nouveau coronavirus a fait 561 morts, dont 310 supplémentaires en milieu hospitalier (251 en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). Le nombre quotidien de décès annoncé dimanche en milieu hospitalier est donc le plus bas, pour vingt-quatre heures, depuis le 29 mars, selon l’Université Johns Hopkins.