Ô Monaco, petit rocher doré, microcosme emperlousé. Malgré son statut particulier, la Principauté n’échappe pas à la pandémie mondiale. Ses casinos non plus : seuls ses avantages fiscaux continuent de s‘envoler vers d’autres contrées.
Ayant eu l’honneur d’avoir été le premier pays dont le chef d’état, que dis-je, Prince, a été contaminé par le virus, maintenant guéri, Monaco conserve certains privilèges cocasses, même en période de crise sanitaire. La population, riche mais tout autant confinée, a troqué son ensemble Channel pour son jogging Dior ; cherchant tout autant à promener leur chihuahua – ou autre accessoire social – plusieurs fois par jour pour aérer leur capital économique.
L’état a pris des mesures de confinement comme partout, mais s’est offert une décontamination des rues du pays senteur « pin des landes » selon Monaco-Info. Il ne faudrait pas brusquer l’appareil olfactif des résidents, déjà reclus dans leurs appartements d’une surface à peu près équivalente à celle du Luxembourg tout de même.
Afin d’accompagner la population dans cette épreuve psychologique, un réseau social spécial confinement a été créé : Malizia. Ce dernier permet de partager et de répertorier les meilleurs moments de confinement de la population, qui peut continuer de voir quel challenge absurde a été réalisé par le voisin du dessus. Plus proche de Malaise TV que d’un élan social et solidaire, Malizia concentre toute la déconnexion sociale d’un pays tout entier, ne sachant plus s’occuper sans ses magasins de luxe, premier exutoire dépensier.
Si les casinos monégasques ont été considérés comme « non essentiels à la nation » dans la situation actuelle, les chantiers privés de la Principauté continuent toujours de fonctionner. L’avancée maritime du quartier du Larvotto n’a que faire de l’épidémie. Devant livrer l’extension en mer pour 2025, l’entreprise Bouygues TP Monaco refuse de stopper le chantier titanesque. Sur un territoire exigu de 2kmcarrés, Monaco est un des seuls pays, avec Dubaï, à créer des terres qu’il n’a pas.
Entre adaptation luxueuse et opulence confinée, Monaco est rattrapé par un virus qui n’a pas de GPS social et qui gomme, l’espace d’un instant, les inégalités monstrueuses au sein d’un village dont le prix du mètre carré coûte 45 000 euros.
Étudiante en journalisme, avec une licence en Science Politique, je cherche à comprendre ce(ux) qui m'entoure(ent)
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